Le phénomène controversé du look e-girl

À la fin des années 2010, une nouvelle « mode » ciblant principalement les adolescents a émergé. Cette culture « e-girl » est devenue de plus en plus populaire à travers les réseaux sociaux comme Facebook, Instagram, Twitch (plateforme de streaming en direct principalement utilisé pour diffuser des parties de jeux vidéo) mais surtout TikTok, le nouveau réseau social à la mode chez les jeunes. Mais quelle est son origine et comment se caractérise cette mode ?

Un style différent adapté à la génération Y

Entre l’orient et l’Occident, les cultures se mélangent et forment de nombreuses choses diverses et variées, et la mode « e-girl » n’échappe pas à cette règle. Avant de parler des origines, comment se caractérise cette culture ?

Tout d’abord, il est important de préciser que ce style principalement au travers des réseaux sociaux. C’est de là que provient le « E » de E-girl qui signifie « électronique » (comme pour un e-mail), mais on peut également parfois lire ou entendre qu’il signifie emo-girl. En effet, une fois dans la rue, il vous sera rare de croiser quelques E-girl se baladant. Chaque personne essaye de définir son propre style au travers de divers accessoires ou différents maquillages pour se montrer sur Internet. Malgré tout, nous retrouvons quelques tenues et coiffures assez récurrentes chez les looks E-girl.

Au niveau de la coiffure, il n’est pas rare de voir des colorations assez décalées comportant des couleurs vives et bicolores mais aussi des franges ou des couettes qui ne sont pas sans rappeler le style « écolier » du japon souvent fort apprécié des fans de mangas.

Pour ce qui est des tenues, nous retrouvons régulièrement des tee-shirts à manches longues surmontées de tee-shirts à manches courtes. Il est également courant d’ajouter des accessoires e-girl comme un bonnet ou des chaînes. Les couleurs flashy sont presque à chaque fois à l’honneur.

Cependant, la pièce maitresse de cette culture réside majoritairement dans le maquillage. Les adolescentes adoptant ce Look e-girl aiment s’identifier à quelque chose de différent et c’est pourquoi elles utilisent abondement l’eye-liner et le rouge à lèvres. De plus, le maquillage des yeux est essentiel ainsi que le blush volontairement appuyé de façon à imiter un style bien connu au japon : le style Igari. Ce dernier a pour objectif de faire ressortir des joues rosées comme si nous étions alcoolisés ou gênées, ce dont raffolent les fans d’E-girls. On retrouve souvent ce style au sein de différents mangas et animés et plus particulièrement dans le style Shojo. Afin de vraiment se distinguer des autres styles, une E-girl pourra également utiliser le maquillage pour réaliser quelques dessins sur sa peau comme des petits cœurs sous les yeux ou des étoiles. L’objectif étant toujours d’être unique et surtout irrésistible (ou bien de ressembler le plus à son modèle provenant souvent d’animés).

La culture « E-girl » est principalement adoptée par une tranche d’âge assez jeune (entre 14 et 22 ans) bien que des personnes plus âgées utilisent ce style afin de sembler plus jeune. Une fois chez elles, dans leurs chambres et avec Tik Tok prêt à enregistrer leurs nouvelles chorégraphies ou déguisements cosplays, elles apparaissent comme des E-girl aux yeux du monde à travers les réseaux sociaux pour le plus grand plaisir de leurs followers.

Des inspirations multiculturelles

Maintenant que vous savez comment devenir une E-girl (ou un E-boy), revenons un peu dans le temps afin de découvrir les origines de cette mode. Comme vous l’avez compris dans le paragraphe ci-dessus, la culture « e-girl » tire ses origines d’une part de la culture manga du Japon, de la K-pop (style musical coréen d’où le « K ») et légèrement du style des années 90. Le pays du soleil levant est connu pour ses modes décalés mais dont la diversité est incroyable. De ce fait, de nombreuses choses ont été reprises par les Occidentaux (les couettes, les couleurs de cheveux vives ou encore le style Igari). Du côté de la Corée, c’est grâce au phénomène qui ne cesse de s’accroitre dans le monde entier, la K-pop, que le style E-girl a été influencé. Certaines idoles de ce style musical adoptent des styles assez colorés mais en étant un peu moins décalé. Du côté de l’inspiration des années 90, les accessoires tels que les chaînes qui étaient utilisés sur les jeans des années 90, sont massivement adoptés par les E-girls. L’objectif étant d’accentuer le côté vintage qui est une mode depuis les années 2010.

Conclusion : un style e-girl unique mais controversé

Aujourd’hui les E-girls s’assument parfaitement à travers les réseaux. Twitch en est la meilleure preuve. En effet, étant une plateforme de streaming, les looks E-girls s’affichent en « temps réel » et avec fierté devant les spectateurs qui les suivent, parfois pour jouer, mais parfois simplement pour échanger avec leurs fans ou discuter par l’intermédiaire du chat. Et pourtant, à l’origine le mot « E-girl » avait pour objectif de rabaisser les femmes qui « vivaient » à travers les réseaux sociaux et qui pouvaient parfois être très réservées dans la vraie vie. En poussant encore plus loin cette culture, elles ont su s’approprier ce style afin de transformer cette mauvaise connotation en une mode particulièrement diversifiée et appréciée.

Avec de plus en plus de personnes connues pour ce style comme les Françaises Julia Bayonetta ou Belle Delphine, de nombreuses adolescentes s’identifient à ces E-girls et utilisent leurs codes vestimentaires pour leur ressembler. Depuis quelques années, nous retrouvons même des tenues comme des combinaisons pyjamas d’animaux ou des Kigurumis à l’effigie de leurs personnages de jeux-videos préférés en guise de déguisements lors de streams ou de conventions cosplay.

Notre génération connaît des styles et des modes qui peuvent varier d’une année à l’autre (voir de quelques mois). Malgré tout, on ressent une habitude à ressortir des styles « anciens » afin d’appuyer sur le côté vintage de la chose. La culture E-girl n’échappera malheureusement peut-être pas à ce cycle et évoluera peut-être dans les années à venir, comme la mode des Post Bad. En tout cas aujourd’hui, cette culture plait et est à l’honneur, et elle est bien partie pour durer, pour le plus grand plaisir des jeunes.